Gimme gimme gimme a man after midnight [PV]

Un pas, puis deux, puis trois…Allez Zé il ne te reste plus que 17515551 pas et tu es au pays des rêves. Courage .
L’aube venait de se lever depuis une heure tout au plus et la cadette des Weller venait juste de sortir de chez son meilleur ami Nathan où les deux jeunes avaient passé une plus que bonne soirée en compagnie d’autres amis. Peu de distance séparée les deux maisons mais Zénith avait du mal à aligner deux pas. Elle qui était d’ordinaire hyper électrifiée – les gens du futur vous diraient qu’elle avait bouffé plus de 3 pikachus – n’avait plus aucune force. La faute à quoi ? Sans doute à la tulipe qu’elle s’était amusée à fumer juste pour voir si elle allait prendre la couleur rouge vive de cette dernière.
D’un pas qui se voulait léger et gracieux elle ouvrit la porte d’entrée de sa stupide maison toute moche mais qui dégageait tout de même un certain charme. Enfin ce charme, il n’y avait peut-être que Zénith qui le voyait. Elle monte aussi discrètement que possible les marches en ne tombant seulement trois fois et s’affala sans même prendre le temps de se changer dans son lit aux lattes qui partaient en tous sens.

12h00 s’affichait sur l’horloge murale et pourtant Zénith ne bougea pas. Enfin c’est une façon de parler car elle changea de position dans son lit. De la position « je-dors-normalement-avec-le-filet-de-bave-au-coin-des-lèvres » elle passa en mode « gros-yack-à-moitié-roulé-en-boule-sous-les-couvertures-avec-l’oreiller-dans-la-bouche ». On était lundi autant vous dire que la jeune femme était censée être en cours depuis maintenant deux bonnes heures, mais la motivation n’était pas là…elle n’était jamais là d’ailleurs. En effet les seules fois où la brunette daignait bouger son derrière pour aller au lycée c’était quand il y avait des manifestations ou pour aller s’allonger et s’amuser avec ses amis sur la pelouse.
C’est la faim qui lui tiraillait l’estomac qui la décida à sortir de sa tanière pour aller manger. Après avoir sauté les marches deux par deux d’abord à pied joint puis à cloche pied -comme si elle jouait à la marelle – la jeune femme entra dans la cuisine en une longue glissade qui se termina sur les fesses et la tête en plein contre la porte du placard. Même pas mal.

Elle avait besoin de sa dose quotidienne de biscuits croquants aux deux chocolats avec coulis de caramel entre les deux biscuits pour se sentir plainement heureuse. C’est donc toute guillerette qu’elle attrapa une chaise pour être à la hauteur du placard. Elle monta sur la chaise et fredonna les paroles d’Abba

Gimme gimme gimme a man after midnight
Won't somebody help me chase these shadows away
Gimme gimme gimme a man after midnight
Take me through the darkness to the break of the daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhh c’est quoi çaaaaaa?????????????????

Vide.Le paquet était vide. Il n’y avait plus aucun gâteaux dans le paquet, l’horreur quoi ! Tout le monde dans la famille –et même peut-être dans la ville- était au courant que personne n’avait le droit de toucher au sacro saint gateaux…personne ! Pas même Charlie ! Plongée dans ses réflexion elle n’entendit pas sa sœur rentrer, ce n’est que lorsque la porte claqua qu’elle leva la tête.

Enfin te voilà toi. Tu sais ce que c’est ça ?
Elle saute de la chaise où elle était montée et s’avança vers sa sœur. Elle brandit sous ses yeux le paquet vide et posa son autre main sur sa hanche.
C’est un paquet vide. C’est toi qui a tout mangé hein avouuuuue ou alors c’est le machin barbu qui squatte ton lit.
Elle scruta le visage de sa sœur, attendant avec impatience la réponse de sa sœur. Bon il était clair qu’elle n’était pas du tout en colère, ce n’était vraiment pas le genre de notre illuminée.

« AAAAAAH, le pur bonheur ! » Charlie venait d’arriver à l’université et de poser ses pieds dans le campus. Bonheur ? Trouvait-elle vraiment que c’était le bonheur parfait d’écouter durant des heures et des heures des professeurs parler de trucs inutiles dont elle n’aurait jamais besoin pour faire changer les choses. Enfin, il est vrai qu’il est quand même utile de faire des études de droit, peut-être qu’un jour, elle deviendrait présidente des Etats-Unis et pourrait enfin voir le monde comme elle le voudrait, oui qui sait ce que l’avenir nous réserve… Mais croyez-vous vraiment que la jeune femme avait associé le mot ‘bonheur’ au mot ‘université’ ? Non mais sérieusement, prenez le temps de réfléchir un petit peu avant de déduire des choses pareilles, complètement hallucinantes. Le jour où Charlie dirait une chose pareille n’est pas près d’arrivé, croyez moi ! La jeune Weller venait simplement de se laisser tomber sur l’herbe bien fraîche du campus, et était donc étendue de tout son long, sur le dos, la tête vers les cieux. Ca, c’était un pur bonheur !

En compagnie de ses amis, elle avait discuté encore et encore, de leurs conneries communes, de leur future révolution qui allait faire le tour de la Terre, soyons clairs là dessus, ils allaient faire bouger les choses, c’était genre obligé qu’ils y arrivent, leur idée était du tonnerre, mais aussi de leur petite vie. Rien de très surprenant finalement. Tammy, une de ses meilleures amies, et Charlie avaient aussi mis en place quelques petits plans de défonce pour les jours qui suivaient, car oui, autant bien faire les choses quand on s’envoie en l’air. Elle n’avait donc pas vu le temps passé, il était sur le coup de midi, et il est clair que si elle voulait manger un petit quelque chose, elle devait rentrer sur le champ chez elle avant que Zénith ne mange tout. Elle se leva donc, bien malgré elle, car regarder les nuages filer à cause du vent était quelque chose qu’elle adorait faire. Non elle n’était pas folle, juste un peu rêveuse sur les bords, merci ! « Bon les amis, je vous abandonne. Vous connaissez ma sœur, si je ne rentre pas maintenant, je peux mourir de faim, car l’estomac sur pattes ne m’aura rien laissé. Ciao ! » Elle leur envoya un baiser de la main et partit, en hâtant le pas, direction Marina District, le quartier où elle habitait. Elle en avait pour quelques dizaines de minutes à pied et son ventre criait déjà famine.

Charlie entra en trombe chez elle, et fit claquer la porte d’entrée, sans le vouloir. Si si je vous jure. Et bizarrement, elle ne sentit pas la bonne odeur de petits plats faits maisons par sa môman. Non, elle n’entendit juste une casserole chanter. Non plus sérieusement, Zénith était en train de donner un concert privé dans la cuisine familiale, et Charlie posa en vitesse ses affaires dans l’entrée tout en fredonnant elle aussi les paroles d’ABBA. « Gimme gimme gimme a man after midnight... »

Elle entra dans la cuisine au moment où sa soeur cria tellement fort qu’il y avait de fortes chances que tout le quartier voire toute la ville ait entendu. Charlie stoppa net de chanter donc, et se fit limite agresser par sa sœur qui lui prendit un paquet de gâteaux, et pas n’importe lesquels, ceux que Zénith préférait plus que tout et s’était appropriée, allant même petite à les appeler les « biscuits Zézé ». Oula, cela ne présageait rien de bon.

« Euuuh… »

« C’est un paquet vide. C’est toi qui a tout mangé hein avouuuuue ou alors c’est le machin barbu qui squatte ton lit. »

« Moi aussi je t'aime tu sais. Je suis tellement contente de te voir. » Bien sûr, c'était plus du foutage de gueule qu'autre chose. « Machin bardu ? Euh… attend, j’ai loupé un épisode je crois. » Silence. « Aah tu veux parler de Landon. Non mais Zénith, je sais que tu n’es pas bien réveillée, mais tout de même, le confondre avec ton Nathan machin chose, c’est grave. Enfin bref, on y a pas touché à tes foutus gâteaux, calme toi un peu là, ça fait limite peur. »

« Nathan n’est pas barbu, c’est pas lui qui ressemble à un moine tibétain croisé avec un yack ! Et puis JAMAIS il ne lui serait venu à l’idée de manger mes ‘biscuits Zézé’, quand il est là généralement on mange ce qui t’appartient. »

Elle envoya valdinguer la boite sur le plan de travail de la cuisine comme si de rien n’était et s’avança vers le frigo qu’elle ouvrit.

« Bref,dis les parents sont de sortie je ne sais pas trop où avec les voisins. Tu crois qu’ils vont encore s’échanger les partenaires ? La dernière fois maman s’est ramenée avec le caleçon de l’autre. »

Elle se baissa légèrement de manière à bien voir ce que contenait le réfrigérateur et continua.

« Bon maintenant que tu es là, tu comptes faire quoi à manger ? Je meurs de faim depuis que Dondon a mangé mes machins. »

Voyant qu’il n’y avait rien d’intéressant dans le frigo, la jeune femme sortit la bouteille de lait et s’assis sur la table. Elle bu à même la bouteille et quand sa soif fut étanchée elle se tourna vers sa sœur- qui put remarquer la superbe moustache blanche que le lait avait laissé - afin de lui demander :

« Au fait les cours tu les as passé dans la salle ou genre sur la pelouse comme se doit de le faire une Weller ? Tu m’as ramené une fleur ? J’ai oublié d’en mettre une aujourd’hui »

Elle se leva d’un seul bond, et à présent qu’elle était debout sur la lourde table en bois elle se mit à tourner sur elle même, les bras grands ouverts et la tête basculée en arrière. Il lui arrivait souvent de faire ce genre de chose, d’oublier la conversation présente pour esquisser des gestes n’ayant rien avoir avec le contexte présent. En fait il y avait une raison à ce brusque changement de comportement, la radio que Zé avait allumé avant que sa sœur ne rentre diffusait une chanson très appréciée de la jeune femme : ‘I love the nightlife’ d’Alicia Bridges.

« Monte le sooooon »

Elle sauta de la table pour atterrir près de sa sœur, et alors que cette dernière venait de monter le son, Zé lui attrapa une main et la fit tournoyer sur elle-même. Elle lâcha ensuite sa sœur et grimpa une nouvelle fois sur la table avant d’accrocher ses deux mains sur l’abat-jour de la lampe plafonnier et tout en se balançant légèrement dessus elle bougea sa tête à droite et à gauche tout en fredonnant les paroles. Puis tout d’un coup comme si de rien n’était elle se laissa tomber sur la table et regarda sa sœur droit dans les yeux avant de pencher la tête légèrement de côté et de clamer tout naturellement :

« Bon tu vas arrêter tes singeries, y’en a qui ont faim ici ! »

Et comme pour allier le geste à la parole, elle se dirigea vers la porte de la cuisine et attrapa le tablier qui se trouvait derrière celle-ci et l’enfila à l’envers. Elle prit une des casseroles accrochées au mur et la tendit à sa sœur. Elle attrapa rapidement une page de journal qui traînait et après plusieurs pliage, s’en fit une toque de fortune qu’elle plaça sur sa tête.

« Je suis prêttttttttttttttttttttttttttte »

« Ce qui m’appartient ? Pauvre petite. Vu que, contrairement à certaines, je ne m’appropries rien niveau nourriture, tu ne dois pas manger grand chose. HAAAAAAN, me dis pas que Nathan te sert de casse-croûte ? »

Avait-elle répondu à sa soeurette, en prenant un air choqué ensuite. Nathan et Zénith se connaissent depuis très longtemps, et Charlie sait à quel point ils sont tous les deux très proches, mais de là à se bouffer mutuellement –comprendre là dessous bien sûr se sauter dessus- à tout moment, c’est assez surprenant. Bon, il est vrai qu’ils ont sûrement du faire l’amour ne serait-ce qu’une fois ensemble, comme tous les jeunes meilleurs amis, ils ont testé leur limite et on décidait de découvrir leur corps ensemble, ça, Charlie n’en doute pas. Surprenant dans le sens que Zénith n’est pas ce genre de filles à coucher avec son meilleur ami à tout va, mais aussi que Nathan semble légèrement distant en ce moment. Bref, Charlie haussa les épaules, chassant ainsi à sa manière les différentes pensées qui galopaient dans son esprit et regarda sa soeurette ouvrir le frigo tout en lui tapant la discussion.

« Blablabla. Mais ma petite, y’a pas écrit ‘bonniche & cuisinière, à votre service 24h sur 24’ sur mon front mais ‘Grande sœur parfaite qui attend sagement que la chose qui lui sert de petite sœur, daigne aller faire les courses’. Et ouais, Zen’, c’était à ton tour d’y aller. »

Charlie poussa un soupir et se laissa tomber sur la chaise se trouvant juste à ses côtés. Décidément, sa sœur est et restera toujours un cas, c’était même à se demander s’ils ne s’étaient pas trompés à l’hôpital de bébé. Oui bon ok, Cha’ n’était pas mieux d’ordinaire, mais aujourd’hui, elle n’avait eu qu’une envie, manger, n’ayant rien avaler depuis la veille à midi. C’était ça d’avoir un emploi de ministre, que voulez vous.

« Allez grouille toi, la liste est sur le frigo, si je ne mange rien d’ici dix minutes, je fais un coma ici même, ok ? » Ah ah ah la bonne blague. Mais il faut croire que cette menace n’atteignit même pas le cerveau de Zénith, ou pire, cette dernière se fichait de mettre la vie de sa sœur en danger, vu qu’elle but une bouteille de lait entièrement.

Une moustache de lait dessiné au dessus de sa bouche, Zénith la questionna ensuite sur sa matinée, mais Charlie ne put s’empêcher de rire, à cette vision. Quelques minutes passèrent donc, sans que Cha’ ne lui ait répondu…

« J’ai une tête à aller en cours, sérieusement ? Euuuh non, mais je suis sûre que ton encas se fera un plaisir d’y aller. » Comprendre encas comme Nathan, merci.

Oh, I ... Ohhh I ... I love the nightlife,
I got to boogie on the disco 'round, oh yea.
Oh, I love the night life,
I got to boogie on the disco 'round, oh yea.

C’est alors que ses paroles se firent entendre depuis la radio, et ce fut sans hésitation que Charlie monta le son lorsque Zénith lui demanda. Sa sœur se donna ensuite à son petit numéro de folasse en pleine action. Quiconque ne connaissait pas Zénith aurait pris peur en la voyant se pendre à l’abat jour de la lampe, parce qu’il était clair, qu’il y avait de quoi prendre ses jambes à son cou. Mais ce n’était pas le cas de Charlie, 18 ans qu’elle devait la supporter, à force on s’habitude. Charlie se mit donc tout bonnement à danser, puis attrapa la bouteille de lait vide et fit semblant que celle-ci s’était transformée en micro et se fit à chanter, bien s’il vous plaît. Elle monta sur la chaise, et se prit pour une star.

Comme une idiote, voilà comment elle se retrouva lorsque Zénith s’arrête soudainement et mit fin à son petit numéro.

« Bon tu vas arrêter tes singeries, y’en a qui ont faim ici ! »

« J’hallucine, sale folasse va ! » Charlie continua donc de chanter à capella puis lorsqu’elle finit la chanson, elle descendit de sa chaise, attrapa à la volée la casserole que sa sœur lui donnait. « TOUS AUX ABRIS, Zézé aux cuisines ! Juste comme ça, t'as une idée de truc à faire, non parce que je crois pas qu'avec une boîte de cornichons et un yaourt périmé, on va aller loin hein... »

« Je ne m’approprie pas les choses, je te signale que c’est écrit dans la bible et plus précisément dans l’ancienne vie de Jésus que le onzième commandement c’est ‘les biscuits de Zézé tu ne voleras point’. Et en ce qui concerne Nathan euh…t’es trop jeune encore pour comprendre. »

Elle plaisantait. Nathan et elle étaient certes meilleurs amis mais de là à ce sauter dessus il y avait une limite. Oui Zé squattait souvent chez lui, et quand ce n’était pas elle, c’est lui qui venait chez elle. Depuis tous petits déjà ils avaient pris l’habitude de dormir souvent dans le même lit, de passer le plus de temps possible ensemble. Ils allaient de paire comme le roi avec sa dame, comme le chocolat avec le caramel, comme la glace avec le coulis, comme la guitare et son musicien. Zé ne s’imaginait pas une seule seconde passer une journée sans voir Nathan. Elle n’aimait pas dépendre de quelqu’un, mais elle faisait une exception avec lui. Elle aimait se reposer sur ses épaules, savoir qu’il serait toujours là. Oui toujours. Même cette Tammy n’arriverait pas à briser ce qui les unissait. Enfin Zénith l’espérait, elle avait bien remarqué que depuis quelque temps Nathan préférait la compagnie de la blonde. Et à cause de cela Zénith se demandait souvent ce qu’elle avait bien pu faire de mal.

Affamée, la jeune femme avait prit possession du frigo ou rien de bien réjouissant se trouvait.

« Ben excuse-moi mais dans mon dictionnaire c’est écrit ‘Grande Sœur = Nom féminin, se dit d’une personne qui est au service de sa cadette. La cuisine, le ménage et autres tâches sont les principales options qu’une grande sœur a et se doit de mettre au service de sa sœur.’ »

Elle marqua une pause afin de réfléchir. Non ce n’était pas à elle de faire les courses, elle n’avait pas oublié son tour. Zénith n’oubliait jamais rien. Ou presque.

« Non c’était aux parents, dois-je rappeler que je suis encore la plus petite et que par conséquent je ne dois rien faire dans cette maison ? Personne ne lit les notices d’utilisation des familles ou quoi ?! »

Alors qu’elle farfouillait toujours dans le frigo quasi-vide, sa sœur prit la parole et la menaça de faire un coma. Par trois fois Zé avait faillit se retrouver dans le coma. La première fois elle jouait à cache-cache avec Nathan et la petite fille qu’elle était n’avait rien trouvé de mieux que de s’enfermer dans le congélateur. La deuxième fois, Zénith n’avait que 7 ans, et c’est un coma éthylique qu’elle avait faillit embrasser ; on était la veille de Noël et Zé avait bu tous les chocolats à l’alcool. Autant vous dire qu’elle était dans un sale état. Le troisième plus récent était du à une trop grande absorption d’eau alors qu’elle essayait de vider la mare au canard : ce jour là elle avait faillit tomber dans un coma hydraulique.

Zénith ne se formalisa pas de la réflexion de sa sœur mais posa un regard ô combien étonné sur cette dernière quand elle se mit à rigoler. Elle n’avait pas vraiment compris la cause de tout cet étalage de bonne humeur, elle haussa simplement les épaules du genre « boarf si ça l’amuse ».

« Hééééé l’appelle pas comme ça. Il s’apelle Nathan : E.N.C.A.S. Et puis il est trop occupé avec Barbie pour y aller. Et la cueillette des fleurs ça fait aussi parti de ton rôle de sœur. »

Puis tout partit en vrille. Zénith était carrément dans un autre monde, dans SON monde. Dans son monde où rien ne pouvait l’atteindre, où elle était libre de faire ce qu’elle voulait. C’est ainsi qu’elle se retrouva pendu à l’abat-jour. Il était clair que si Adam rentrait maintenant il serait sans doute surpris par cette attitude…et encore il s’était quand même fait à l’idée que la cadette Weller avait ses moments de folies. Elle éclata de rire en voyant l’attitude de sa grande sœur. Toutes les deux étaient bonnes à enfermer, oui toutes les deux ! Puis, se lassant de cet état de dégénérescence elle quitta sa place pour retrouver une attitude des plus sérieuses. Du moins pour quelques secondes seulement.

« Genre je suis folle. Genre c’est moi qui t’ai forcé à grimper sur cette chaise et à chanter comme…comme je sais pas quoi. » Elle se boucha les oreilles, le temps que ça sœur finisse de massacrer la chanson puis s’afféra aux fourneaux.

« Ouai je crois que tu as raison. Attends je reviens j’ai une idée. »

Zénith partit à toute allure de la cuisine pour se rendre dans sa chambre. Elle attrapa une taie d’oreiller coincée entre le sommier de son lit et le mur et retourna en cuisine. Toute souriante elle s’avança vers la table où elle retourna la taie. Des dizaines de barres chocolatées tombèrent de celle-ci et Zézé s’assit , fixant son butin.

« A table ?! »

Et sans rajouter autre chose elle prit la première barre, l’ouvrit et en fourra la moitié dans sa bouche.

« Ché cro bon. Vachi cher twa hin. Mais manche pas tchou schteu plaich. »

« Et en ce qui concerne Nathan euh…t’es trop jeune encore pour comprendre. »

Charlie émit un petit rire suite aux paroles de sa soeurette. Qu’elle était drôle Zénith, oh oui, trop drôle. De un, tout le monde savait que Charlie était la plus vieille des deux, et qui dit plus âgée, dis forcément plus mature, plus parfaite, plus expérimentée dans chaque domaine. De deux, Charlie pouvait très bien lui retourner la chose, Zénith ayant du mal à comprendre ce qui pouvait se passer entre Landon et Cha’. Non pas qu’elle n’avait pas compris à quoi se résumait leur rendez vous, disons juste qu’elle avait du mal à comprendre ce que Charlie pouvait lui trouver. Il était soit disant un machin barbu après tout, son côté ‘top canon, et foooort expérimenté dans le domaine des galipettes’ passait donc au dessus de la tête de la petite Weller. Et c’était tant mieux, car Charlie n’avait pas l’habitude de partager les hommes avec sa sœur. Sauf exception, comme Luka, mais ça c’était une autre histoire. Cha’ était sortie avec lui sans vraiment connaître la vision des choses, les idéologies du jeune homme et lorsqu’elle avait finit par le découvrir, elle n’avait d’autre choix que d’en déduire que jamais, ils arriveraient à s’entendre sur quoique ce soit et qu’il ne méritait même pas l’attention d’une fille. Et pourtant, Zénith, 6 mois après la rupture, finit par sortir à son tour avec. Sûrement avait-elle un peu trop abusé des pissenlits ou autre, ou peut-être, était-elle vraiment barge ?! Les deux hypothèses pouvaient correspondre, la deuxième encore plus (a).

« Ah ouais ? Alors, à ‘petite sœur’ on trouve ‘voir grande sœur + obéissance suprême à sa grande sœur’. Oui voilà, c’est ça, que suis-je bête de m’être trompée sur une définition pareille. Merci de me l’avoir signaler. »

Elle lui fit un sourire purement ironique puis posa ses mains sur ses hanches, écoutant attentivement ce que sa soeurette avait à dire pour sa défense.

« Décidément, tu es la seule parfaite de la famille alors ? Nous, on est bon pour la pendaison, on ne sait rien, on oublie tout. OMG, qu’on m’amène une corde ! Je ne supporte pas de faire une telle honte à ma sœur ô combien parfaite ! »

Charlie avait mimé tout en disant cela. Elle avait fait semblant d’être honteuse, elle avait mis la main sur sa bouche, puis s’était laissée tombée sur une chaise, prétextant un malaise tellement elle ne pouvait supporter d’être une boulette pour sa sœur. Bien sûr, tout n’était que moquerie et cie. Elle s’en fichait pas mal de savoir tout ça, elle s’en fichait pas mal non plus de faire honte à sa sœur, surtout quand ce n’était pas le cas. Puis, Charlie se calma, écoutant désormais avec une réelle attention sa soeurette parler de Nathan. Elle ne semblait pas si heureuse que ça ; il manquait les étincelles dans ses yeux. D’habitude, lorsqu’elle parlait de son meilleur ami, son visage entier s’éclairait. Il n’y avait aujourd’hui, plus rien.

« Barbie ? Je ne savais pas que Nathan s’appelait Ken en réalité ! HAAAAN, je veux un autographe ! » Charlie se mit à danser et à sauter partout dans la cuisine puis se ressaissit. Après tout, ce n’était pas drôle, elle se devait donc de prendre un air sérieux devant sa sœur, comme se devait une grande sœur. Elle s’assit donc face à Zénith, puis fit mine de jouer l’inspecteur de police… « Raconte moi tout ! »

Zénith fut ensuite dans son monde à elle, ça lui arrivait souvent, fallait pas s’en inquiéter, c’était habituel chez la jeune femme d’être dans sa bulle et faire la folle. Une extraterrestre peut-être ? Bien sûr, Zénith et Charlie faisant la paire, cette dernière n’avait pas hésité une seule seconde, et fit son petit numéro de star de la chanson. De quoi enlever tout le sérieux de leur précédente discussion. Youpi !

« Ouai je crois que tu as raison. Attends je reviens j’ai une idée. »

Les sourcils de Charlie se arquèrent, elle ne voyait pas ce que voulait dire Zénith par ‘j’ai une idée’. Tous aux abris pensa-t-elle aussitôt et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’une fois sa sœur sortit de la pièce, elle plongea sous la table, une casserole sur la table, où cas où, ça pouvait toujours servir en cas de bombardement. Lorsque Zénith refit son apparition, Charlie comprit tout et ne put s’empêcher de rire, elle était encore à quatre pattes sous la table. Elle se redressa ensuite puis s’assit en face de sa sœur, prête à avaler tout ce qu’elle trouvait devant elle.

« Han, tu m’en caches des choses toi ?! Mais bordel, tu sais que je t’aime toi, quand tu n’es pas chiante ? »

Elle prit une barre chocolatée, croqua dedans puis une fois qu’elle avait finit d’avaler cette bouchée, elle continua…

« Ne pas mangez la bouche pleine ! Tu ne connais pas ? Allez hop, c’est pour moi tout ça, ça t’apprendra ! »

Charlie ouvrit ses bras, et put ainsi prendre plusieurs barres en ramenant ses bras vers elle. 6 barres, voilà ce qu’elle avait pu prendre. Ne voulant pas que sa sœur les récupère, elle tira sur son haut au niveau de la poitrine, et mit toutes les barres dedans, puis relâcha le tout. Sa poitrine avait doublé de volume, et devant cette vision, elle ne put s’empêcher de rire à nouveau.

« Han mais c’est merveilleux ça ?! Tu penses que ça plaira aux mecs ? »

Zénith tira la langue à ce qui lui servait de sœur. Oui Zénith plaisantait quand elle disait que Charlie était encore trop jeune, mais la raison réelle de ce stupide mensonge était qu’elle ne voulait pas parler de ce qui unissait les deux jeunes amis. Certes entre eux deux, il y avait quelque chose de fort et de parfait mais de là à en parler à tout va, Zénith n’était pas d’accord. Merde ils avaient le droit d’avoir leurs petits secrets non ?
Et puis la dernière fois qu’elle avait parlé d’un garçon à ça sœur, remontait au temps où la jeune femme sortait avec un pourri du bulbe j’ai nommé « Luka Stevenson ». Ce gros nul n’avait pas les même idées que la jeune femme. Figurez-vous que, pour lui, l’attitude des hippies était risible. Blaireau va.

« Han c’est bizarre en ce moment j’ai des problèmes d’audition »

Elle plaça ses mains de part et d’autre de ses oreilles et regarda autour d’elle comme si elle cherchait d’où venait le problème.

« C’est drôle hein, j’ai pas compris un traître mot de ce que tu m’as dit. Ce n’est pas grave passons à autre chose. »
Zénith lui adressa un grand sourire qui disparut bien vite quand elle vit la comédie que ça sœur fit. Garce sans cœur elle n’avait pas le droit de se moquer continuellement des propos ô combien censés de la cadette des Weller. Zénith tapa du pied comme un enfant boudeur l’aurait fait et d’un geste de la main qui se voulait je-m’en-foutiste elle répliqua :

« Vas-y fout toi bien de moi. En tout cas j’ai pas été adopté MOI ! »

Elle ouvrit l’un des tiroirs, celui où se trouvaient les couverts, et en sortit un grand couteau, elle se tourna vers sa sœur chérie et un sourire malsain sur le visage elle lui dit :

« J’ai pas de corde, mais j’ai une méthode beaucoup plus radicale et peut-être indolore, enfin si je me trompe pas. »

Elle approcha doucement de la chaise où se trouvait sa sœur, le couteau toujours en main et au dernier moment elle fit demi tour faisant voltiger dangereusement le couteau dans sa main. Elle replaça ce dernier à sa place avant d’hausser les épaules.

« Non après va falloir que je le nettoie et que je fasse disparaître les preuves. Finalement suicide-toi toute seule. »

Comme toujours dans la famille Weller, les moments de folies précédaient les moments dit ‘sérieux’ qui eux même précédaient les pétages de cables. Elle avait voulu cacher ce qui la tracassait vis à vis de son meilleur ami à sa sœur. D’une, parce que comme il a déjà été mentionné, la jeune femme évitait de parler trop de ce sujet, voulant préserver les petits mystères, mais aussi parce que d’une certaine façon elle était persuadée d’être la fautive. Si Nathan la délaissait pour Tammy c’était parce qu’elle n’était pas intéressante. S’il préférait accorder de son temps à la blonde c’était parce que Zénith elle, n’en valait pas la peine. Trop gamine, trop énervante, trop étouffante... et bon nombre d’autres adjectifs. Tant pis. Il fallait se faire une raison. Voulant éviter ce sujet de conversation un peu houleux, Zénith afficha un grand sourire et tapa dans ses mains.

« Siiiii c’est Ken ! Je te jure ! Bon il a pas le même costard, mais presque le même corps. Par contre Barbie n’a toujours rien pour elle. »

Zénith ne supportait pas Tammy et celle-ci lui rendait bien. Il en fallait beaucoup pour qu’une personne déplaise à Zénith, cette dernière voulait tellement s’entendre avec tout le monde qu’elle faisait d’énormes sacrifices.
Ses yeux s’agrandirent quand elle vit sa sœur se mettre à danser d’une manière ridicule et tout ça pour un simple autographe.

« Tssss gamine »

Elle fuit le regard de sa sœur quand cette dernière voulut savoir ce qui n’allait pas. Il fallait qu’elle trouve une excuse rapidement pour ne pas avoir réponde à la question. La chanson. La chanson qui passait à la radio était l’occasion rêvée. Zénith aimait tellement la musique, elle lui faisait tout oublier. Vraiment tout. En un instant la jeune femme avait une furieuse envie de s’amuser, de partager un moment avec sa sœur et c’est donc sans surprise que les deux jeunes Weller attaquèrent un concert de folie.
Il fallait maintenant manger, mais avec un frigo vide c’était difficile. Zénith s’était triturée les méninges dans tous les sens avant qu’une idée merveilleuse génialissime viennent germer dans son esprit. Elle avait donc laissé sa sœur en plan avec sa casserole pour aller chercher quelques choses dans sa chambre.
En revenant dans la cuisine, la jeune femme fut surprise de ne pas y voir sa sœur, quand celle-ci sortit de sa cachette, Zénith ferma les yeux un instant et secoua la tête.

« T’essayais de voir sous ma robe avoue ! Tssss je le redis, t’es une gamine j’ai l’impression d’avoir une petite sœur .»

A la réplique de sa sœur, Zé fut un instant tenté par l’idée de reprendre son butin et de laisser crever sa sœur de faim. Elle goufla ses joues avant de rétorquer :

« Je suis jamais chiante moi ! »

Gentiment, Zénith autorisa, à sa manière, sa sœur à se servir de ses friandises. Mais encore une fois , la famille Weller ne serait pas ce qu’elle était si Charlie ne fermait pas son clapet (a).

« Héééé t’as pas le droit de critiquer le serviiiiiice, vieille peau desséchée »

Elle fit de nouveau les gros yeux en regardant le manége de Charlie. Elle laissa tomber sa tête dans un « BANG » sonore sur la table, elle releva juste un peu la tête de manière à voir le résultat final et souffla.

« Pathétique »

Elle se redressa et marcha jusqu’au frigo qu’elle ouvrit une nouvelle fois.

« Non il te manque un truc. »

Elle attrapa rapidement le yaourt périmé, qu’elle ouvrit. Elle le cacha derrière son dos et s’approcha de sa sœur un énorme sourire aux lèvres.

« Ca »

La jeune femme déversa le yaourt sur la tête de sa sœur avant de détaller rapidement dans le salon où elle prit un coussin qu’elle plaça sous son haut, de manière à se protéger le ventre. Elle en prit un autre en main alors que sa sœur se ramena.

« Je suis armée, ne fait pas de gestes brusques et tu auras la vie sauve. »

Sous le regard ô combien lourd de Charlie, Zé poussa un cri et s’approcha de la fenêtre qu’elle ouvrit en grand avant de l’escalader. Trop tard alors qu’elle avait le buste et la tête au dehors, elle sentit la main de Charlie se refermer sur ses chevilles.

« Maaaaaaaamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan »

Elle s’accrocha désespérément aux recoins de la fenêtre.